(hot) nuits fauves. (naël)

septembre 2017.

journée répétitive, journée identique aux autres, qui s'assemble. journées qui se suivent, se ressemblent, dont aucun détail n'change. les mains qui baignent dans l'cambouis dès huit heures tapantes du matin, les mains occupées à réparer, rafistoler des tas d'ferrailles, des voitures de bourges semblables à celle de ton père allant aux voitures les plus classiques et les plus minables. neiva, la passion dans les yeux, tu t'occupes pas des autres, tu fais ton boulot, tu l'connais. tu fais ton boulot, tu t'poses pas de question. y a pas grand monde, aujourd'hui, la plupart ont pris leur journée pour aller assister à cet évènement à la con inintéressant organisé par la commune. toi, t'en as rien à foutre, neiva, d'tout ça, t'es là pour bosser, t'as pas envie d'aller perdre ton temps à écouter ces abrutis parler d'tout et rien une journée entière alors qu'tu pourrais être entrain de gagner ta croûte, d'bosser tranquille sans prise de tête.

neiva, t'es concentrée sur la chevrolet noire dont tu t'occupes de tes mains fines mais habiles. changement d'courroie de distribution, à la base, rien de bien sorcier, mais la petite mamie à qui elle appartient n'se sentait guère capable de le faire elle-même et ça s'comprend, pas vrai ? sauf qu'il s'est avéré que cette voiture à la con est en réalité bourrée d'problèmes, qu't'as envie d't'arracher les cheveux devant l'irresponsabilité des gens qui viendront plus tard pleurer qu'la facture est salée. soupir, nei. tu décides d'prendre une pause bien méritée après des heures à bosser sur ce cadavre de fer ambulant. même l'envoyer à la casse coûterait moins cher à la propriétaire que d'essayer d'la remettre sur pieds. tu prends l'temps d'essuyer, rincer tes mains noires qui ont bien du mal à retrouver leur couleur initiale. qu'importe, elles y retremperont dans peu de temps. tu sors, devant l'garage, clope que t'allumes et que tu portes à tes lèvres. bonheur sans nom, dieu que ça fait du bien. hey, neiva. tu r'connais bien vite la voix d'ton patron, dans ton dos. tes yeux qui s'lèvent vers l'ciel avant qu'tu fasses volte-face afin d'être devant lui. regard interrogateur. écoute, c'était pas prévu, mais j'dois m'rendre aussi à cet évènement, j'suis attendu. tu retiens un soupir. exaspérant, même le patron se tire. ça t'fout les nerfs, bordel. et alors ? princesse d'glace, comme à ton habitude, il a pris l'pli, le quadragénaire. est-c'que ça te dérangerait de faire la fermeture, s'il te plait ? t'as qu'à dire au jeune, là, maël, de t'aider, hein ? en plus il doit avoir besoin d'un coup d'main, il croule sous les bécanes. maël. cette fois, tu retiens pas l'souffle qui quitte tes lèvres. aucune envie d'te retrouver avec lui, aucune envie d'te prendre la tête avec lui. mais visiblement, c'est pas une question. ouais, ok, c'est bon, j'me débrouille. il t'affiche un sourire, tu restes d'marbre, tu finis ta cigarette pour retourner au sein d'l'établissement. tu vois l'homme rondelet presque-chauve partir tandis qu'tu te diriges du côté des motos, soit à l'autre bout. génial, en plus de t'coltiner ton pire cauchemar, faut qu'tu marches pour l'rejoindre. nei, tu bronches pas plus que ça, faut dire qu't'es payée alors t'as pas à te plaindre. tu débarques, tes mains fourrées dans les poches arrières d'ton jean, tes prunelles sombres s'arrêtent sur la crinière sauvage or que tu perçois de l'autre côté d'une harley. alors, parait qu'on a besoin d'aide ? sourire fin amusé, tu t'diriges vers lui. l'vieux dawkins m'a chargée d'faire la fermeture avec toi, et accessoirement d'te donner un coup de main avec tes bécanes. tu sais pas pourquoi tu t'expliques, tu t'éloignes pour aller dans l'bureau, consulter les fiches des patientes. c'est pas d'la médecine comme papa le voudrait, mais presque.  

ton boulot ne paye pas vraiment de mine. et ton salaire non plus, au fond, mais t'as pas l'choix que de bosser pour vivre décemment. enfin, un minimum de décent, sachant que tu vis avec ton frangin encore plus accro à la clope que toi et, t'es persuadé qu'il n'y a pas que du tabac dans ses clopes. tu retiens un soupir, il a aussi trouvé un job et à vous deux, vous vous en sortez. et tu préfères clairement vivre de ta passion et vivre modestement, que de devenir comme ton paternel. ce connard. tu te mords l'intérieur de la joue et essayes d'éloigner une de tes mèches de ton front sans t'en foutre partout. autant dire qu'avec la pâleur de ta peau, chaque tache de graisse ou de cambouis se voit à des kilomètres. ton téléphone joue tranquillement de la musique - de la bonne musique et tu fermes les yeux quelques secondes. tu te surprends parfois à fredonner les paroles que tu connais depuis le temps que t'écoutes les mêmes chansons, mais tu ne t'en lasses jamais. ton attention passe de la musique au moteur de la harley face à toi. sérieusement, comment, c'est possible de prendre si peu soin d'une harley ? tu te mords l'intérieur de la joue et retiens un nouveau soupir. alors, parait qu'on a besoin d'aide ? ton sang ne fait qu'un tour et tu relèves la tête en entendant ces paroles, ou plutôt, cette voix plus qu'agaçant. tu te redresses avant que neiva n'arrive à ta hauteur. l'vieux dawkins m'a chargée d'faire la fermeture avec toi, et accessoirement d'te donner un coup de main avec tes bécanes. tu arques un sourcil et observes neiva de haut en bas. tu essuies tes mains dans un torchon qui n'a de blanc que le nom, et tu récupères ton paquet de clope et en glisse une entre tes lèvres. après tout, le vieux s'est barré. et donc, toi, tu veux m'aider ? tu lâches finalement, un sourire amusé sur le coin des lèvres. t'as pas d'autres trucs à faire ? tu rajoutes, agacé, récupérant ton portable pour couper la musique. tu le glisses dans la poche arrière de ton pantalon, te rasseyant face à la harley et fronçant les sourcils. quel merde. tu marmonnes. je ne supporte pas les gens qui ne sont pas capables de prendre soin d'un bijou comme celui-là. tu souffles plus pour toi-même que pour neiva. t'en as pas grand chose à faire d'elle, de toute manière. tu tournes la tête vers la jeune femme un peu plus loin. fais gaffe de pas te casser un ongle surtout. tu railles, un sourire moqueur sur les lèvres, alors que tu décides de terminer ta tâche demain. après tout, pourquoi tu ferais des heures en plus si elles ne sont pas payées. tu t'éloignes un peu pour te laver les mains, pestant contre le cambouis qui reste collé à ta peau. un soupir s'échappe de tes lèvres, alors que tu arrives tout de même à avoir les mains propres.  

ton boulot, ta passion. on va pas se mentir sur le fait que si t'avais pas envie de bosser, le nombre de zéros composant l'chiffre sur ton compte en banque te permettraient aisément d'tenir, longtemps, encore et qu'maman te laisserait pas crever la gueule ouverte sans argent, non. ni toi, ni laz. c'est pas non plus par plaisir qu'tu viens bosser, nei, faudrait être dingue pour qu'ça en soit un, mais ça t'gêne pas. t'apprécies d'te lever chaque matin en sachant d'avance que c'que tu feras va te plaire d'une manière ou d'une autre et qu'au pire des cas, t'auras l'occasion d'te rincer l'oeil parc'qu'au garage, y'a pas que des vieux croûtons, y'a aussi de sacrés canons - et non, tu n'parles pas forcément du blond auquel t'es chargée de filer un coup de main.

il t'reluque de haut en bas, l'blond, et toi, ton sourire narquois quitte pas tes lèvres. t'es comme ça, neiva, on t'a pas appris toi, à faire preuve d'compassion pour les autres à part les tiens. j'veux pas t'aider, on m'l'a demandé, crois pas que j'ferai ça d'mon plein gré, que tu répliques, avant d'répondre à sa question, ça t'amuse, toi, d'voir les gens s'énerver, d'voir les gens agacés. parc'que toi, t'en a rien à faire, pour l'instant. hmm, j'étais bien entrain d'm'occuper d'la vieille chevrolet d'la folle, mais on fait pas c'qu'on veut, ma foi. tu l'écoutes plus forcément après, toi qui t'es éloignée pour consulter les fiches, tes yeux s'arrêtent sur une véritable perle. un bolide, un bijou des circuits. des problèmes d'moteur sur une belle, une magnifique, ninja zx-10r suite à une mauvaise chute sur l'circuit, justement. ok, tu jettes littéralement ton dévolu d'ssus. et lorsque tu sors du bureau, t'interpelles l'français. au fait, boucle d'or, l'vieux a dit qu'tu devais t'taper la fermeture aussi, tu vois, c'est c'que j'disais, on fait pas c'qu'on veut dans la vie. un air de vainqueur, un air de défi, tu passes à côté d'lui, tu t'apprêtes à te diriger vers la belle qui n'attend que toi, bien amochée malgré tout. arf, la pauvrette.

y'a des jours ou tu te dis que t'aurais dû être plus intelligent, jouer au gamin parfait encore quelques années et t'servir de ton père pour pouvoir avoir plus de thunes. l’arnaquer pour avoir le code de sa carte bleue et t'en foutres plein les poches avant de te barrer à l'autre bout du monde. t'as été un peu con, au fond, mais bon. ce qui est fait est fait et, au fond, ça te déranges pas tant que ça de venir bosser. auburn, c'est une ville plutôt sympathique et le garage est pas trop miteux. alors en attendant que tu gagnes au loto - t'y joues même pas - ça te convient bien.
tu te redresses en entendant la voix insupportable de neiva, un soupir agacé sur les lèvres, alors que tu l'observes de haut en bas. si elle était moins chiante, aussi. j'veux pas t'aider, on m'l'a demandé, crois pas que j'ferai ça d'mon plein gré. évidemment. tu marmonnes en retenant ton soupir. tu secoues un peu la tête, la laissant s'éloigner, retournant à ton propre boulot. hmm, j'étais bien entrain d'm'occuper d'la vieille chevrolet d'la folle, mais on fait pas c'qu'on veut, ma foi. tu lèves les yeux au ciel. retourne t'en occupes j't'en empêche pas. tu lâches en laissant finalement la harley de côté, partant te laver les mains. ça sert à rien de t'acharner ce soir. t'es crevé et t'as mal partout. tu te lèves les mains tant bien que mal et secoues un peu la tête. au fait, boucle d'or, l'vieux a dit qu'tu devais t'taper la fermeture aussi, tu vois, c'est c'que j'disais, on fait pas c'qu'on veut dans la vie. tu lèves les yeux au ciel et agrippes son poignet quand elle passe à côté de toi pour la stopper. tu tournes la tête vers elle, ta clope toujours coincée entre tes lèvres. de ta main libre, tu la récupères pour recracher la fumée dans tes poumons. j'te préviens que je fais pas d'heures sup si elles ne sont pas payées. et comme le vieux s'est barré, j'compte bien le faire aussi. j'ai terminé ma journée. tu souffles en te dirigeant vers tes affaires. alors soit, tu t'amuses toute seule, soit on ferme maintenant. tu ajoutes en glissant ton téléphone dans la poche de ta veste, glissant tes doigts dans tes cheveux pour les remettre en place, te tournant finalement vers neiva. bordel, pourquoi, c'est elle que tu dois supporter ?

nei, t'éprouves aucun regret. t'es là où t'as toujours voulu être. t'es peut-être pas celle que t'as toujours voulue être, mais qu'importe, on fait avec, pas vrai ? neiva, l'coeur fragile derrière l'apparence d'bonhomme, derrière l'apparence de ceux qui prétendent être les plus forts, les grandes gueules, les sales caractères. les plus blindés. douceur hivernale es-tu, toi qui d'un côté rêve d'quitter auburn pour voir plus loin, visiter des grandes villes, voir l'monde, parcourir l'globe avec un sac à dos seulement comme bagage. neiva, t'as des rêves de grandeur que t'oseras jamais accomplir parce que malgré tout, y'a pas d'endroit comme chez soi, pas d'endroit où on se sente mieux sur terre. auburn, c'est la maison. tu y as grandit, et tu n'te vois pas en partir. parc'que neiva di vaio, derrière son apparence d'celle qui frapperait même les bonshommes qui font deux têtes d'plus qu'elle, c'est pas une grande gaillarde, c'est pas une battante. non, t'es même l'contraire. gamine paumée qui cherche qu'à s'trouver, gamine paumée en quête de c'qu'est réellement la vie derrière les paillettes et les protocoles d'un père trop autoritaire.

évidemment. tu retiens un soupir moqueur, maël, t'aimes bien l'emmerder, l'voir s'énerver, exploser. et pis lui, il t'renvoie bien l'ascenseur. c'est à celui qui craquera l'premier, pas vrai ? bien sûr. j'ai jamais d'mandé à t'voir, moi. qu'tu craches, mesquine. t'as balancé ça comme ça, sans sourciller. t'as tellement l'habitude de ça, neiva. d'balancer des saloperies comme si c'était normal. t'as pas un fond méchant, pourtant. on t'a juste éduquée d'la sorte. retourne t'en occupes j't'en empêche pas. c'est à ton tour d'arquer un sourcil. franch'ment ? vu l'bolide duquel faut s'occuper, la chevrolet peut s'rhabiller. que t'as eu répondu, alors qu'tu consultais encore la fiche. tu sais qu'tu l'énerves, tu l'sens, et toi, ça t'amuse. c'est un jeu, ton jeu. un jeu dont tu tiens les commandes. sauf qu'y a le moment où tu passes à côté d'lui, qu'il t'attrape l'poignet et là, tu t'retournes face à lui, regard noir, regard glaçial. retouche moi d'la sorte et y'a pas qu'une clé à molettes qu't'auras du mal à tenir entre tes mains. tu l'quittes pas des yeux, tu bouges pas d'un pouce. connard. j'te préviens que je fais pas d'heures sup si elles ne sont pas payées. et comme le vieux s'est barré, j'compte bien le faire aussi. j'ai terminé ma journée. et il s'éloigne comme ça, alors qu't'arrives pas à décrocher tes mirettes sombres d'sa silhouette. parc'que t'as cru que j'restais à bosser pour m'amuser ou ça s'passe comment ? il est dingue, il est complètement con ou quoi ? tu t'dis qu'c'est l'sang français qui a un truc qui tourne pas rond, ça doit s'toucher dans son cerveau, c'est pas possible autrement. si l'vieux file pas ses billets verts pour l'heure supp' que j'suis censée me taper à supporter monsieur la princesse parisienne qui a des ampoules aux orteils, j'lui fais un procès, alors maintenant soit c'est toi qui bouges ton cul, soit tu t'démerdes et tu viens pas t'plaindre qu'les heures supps qu'tu n'veux pas faire n'te sont pas rémunérées, débile. et c'est qu'il croit encore pouvoir te poser des ultimatums à toi, neiva. personne t'donne des ordres, à toi, c'est toi qui fait les règles, c'est comme ça. sans t'en rendre compte, t'es face à lui, tes mirettes plantées dans les siennes. ça f'rait belle lurette qu'il serait mort si t'avais des mitraillettes à la place d'tes iris. oh oui. alors soit, tu t'amuses toute seule, soit on ferme maintenant. qu'il eut dit quelques minutes auparavant. mais j'te retiens pas, princesse. vas donc bouffer tes pâtes et t'plains pas qu't'es en galère après. tu l'scrutes de haut en bas, à ton tour, tu l'toises littéralement. il t'fait pas peur, pas l'moins du monde, alors même qu'tu sens un malaise qui s'crée à l'intérieur d'toi, ton assurance qui s'en ferait presque la malle, jolie poupée, mais non, tu sais faire face.

cette gamine t'énerve. elle est un peu plus jeune que toi, mais se prendre déjà pour la reine du monde ou la princesse de la ville. t'as envie de la claquer une bonne dizaine de fois par jour, mais tu te retiens de le faire depuis que t'as débarqué dans le garage. t'as pas envie de perdre ton job pour des trucs aussi futiles. alors tu prends sur toi. tu relativises en te disant qu'elle sera jamais aussi chiante que ton frangin. quoique. bien sûr. j'ai jamais d'mandé à t'voir, moi. t'es souvent dans l'coin pourtant. tu t'amuses presque de la faire chier. de lui répondre. elle a l'habitude qu'on se taise et bien, pas toi. c'est pas aujourd'hui le jour ou tu vas laisser une gamine te dicter ta vie. franch'ment ? vu l'bolide duquel faut s'occuper, la chevrolet peut s'rhabiller. tu laisses un rire passer tes lèvres, tournant la tête vers la bécane dont elle parle. fait gaffe, elle pourrait te mordre. tu souffles, moqueur, alors qu'elle passe près de toi. et t'en profites pour lui attraper le poignet, l'empêchant d'aller plus loin. retouche moi d'la sorte et y'a pas qu'une clé à molettes qu't'auras du mal à tenir entre tes mains. calme ta joie ma main est pas entre tes cuisses non plus. pourtant c'pas l'envie qui te manque, ces derniers temps. parce qu'il faut avouer qu'elle est plutôt pas mal foutue neiva. mais elle a un caractère de merde. dommage. parc'que t'as cru que j'restais à bosser pour m'amuser ou ça s'passe comment ? si l'vieux file pas ses billets verts pour l'heure supp' que j'suis censée me taper à supporter monsieur la princesse parisienne qui a des ampoules aux orteils, j'lui fais un procès, alors maintenant soit c'est toi qui bouges ton cul, soit tu t'démerdes et tu viens pas t'plaindre qu'les heures supps qu'tu n'veux pas faire n'te sont pas rémunérées, débile. tu arques un sourcil, un rire amère sur les lèvres. qu'il me paye déjà celles de la semaine dernière et on verra après. tu lâches simplement, t'avançant vers tes affaires. t'as pas envie de rester une minute de plus avec neiva. mais j'te retiens pas, princesse. vas donc bouffer tes pâtes et t'plains pas qu't'es en galère après. tu te retournes vers la brune. tu sais quoi ? j'en ai rien à branler de ta crise existentielle de gamine à qui on a toujours tout donner. retourne dans les jupes de tes parents et me fais pas chier. tu lâches finalement, retenant un soupir alors qu'elle t'observe à son tour. et quand tu vois son regard flancher, quelques secondes, t'en profite pour l'acculer contre un mur, la surplombant de ta hauteur. alors quoi ? tu vas m'dire que j'sais pas de quoi je parle ? tu penches un peu la tête sur le côté, te rapprochant d'elle. mais tu l'as dis toi-même, on fait pas ce qu'on veut dans la vie. tu souffles, fronçant un peu les sourcils, l'histoire de quelques secondes. si t'étais moins chiante, on aurait pu passer l'temps ensemble, qui sait. que tu ajoutes, tes mains à plats contre le mur, de part et d'autre de son visage. craquera, craquera pas. t'en sais trop rien.

il t'tape sur l'système, c'français à la con, avec ses airs d'dramaqueen collé à la gueule, comme si la misère du monde lui tombait dessus. neiva, t'aimes pas la pitié, t'as rarement pitié pour les gens parc'que papa il t'a appris qu'c'était mal, alors lui avec sa gueule d'mec canon et ses ais d'torturé, ça marche pas sur toi, non. ça n'marche pas. tu t'demandes encore par quel moyen l'patron a pu s'arrêter sur lui et l'embaucher, bordel, des mecs qui touchent à des bécanes, y'en a des tonnes, alors pourquoi prendre l'premier con qui s'ramène ? t'es souvent dans l'coin pourtant. un rire franc t'échappe, tu t'fous d'sa tronche, oui, littéralement. oh, excuse nous sweetie, mais à c'que j'sache on bosse au même endroit, que tu répliques, il a d'la répartie, du moins, il croit en avoir. mais toi, t'es persuadée qu'en creusant bien, tu vas l'atteindre. l'toucher en plein coeur, lui faire fermer sa bouche, lui clouer le bec. nei, t'es pas foncièrement méchante, peut-être un peu, mais t'aimes pas l'air d'défi perpétuel collé sur son visage, à maël. t'as envie d'le gifler, ouais, ça t'démange souvent. mais tu l'fais pas.

non, tu l'fais pas.

fait gaffe, elle pourrait te mordre. tu hausses un sourcil, wow, c'était bas. tu t'attendais à mieux, t'as dû l'surestimer, le desrosiers. bravo félicitations, très bon humour, tu devrais penser à t'reconvertir dans l'art d'être un guignol, ça s'rait pas difficile pour toi d'interpréter c'rôle-là. sa main qui t'retient, sensation d'brûlure. non, il te touche pas, tu refuses. il est qui pour s'permettre c'genre d'actions, lui ? il est qui pour agir comme si t'étais une gosse d'douze ans qu'on remet pas assez en place ? calme ta joie ma main est pas entre tes cuisses non plus. une nouvelle fois, tu l'fusilles du regard, tu lui cracherais bien à la gueule s'il était pas ton putain d'collègue de boulot. manquerait pu qu'ça ! qu'tu t'exclames, à contrario, une partie d'toi dit pas non, une partie bien cachée. une partie qui demande qu'à craquer, à t'laisser aller, là. désir charnel tant repoussé. il rit, l'blond, quand tu lui parles d'heures supplémentaires, il t'rit à la gueule et t'apprécie moyennement, tu t'apprêtes à parler mais il t'devance. qu'il me paye déjà celles de la semaine dernière et on verra après. t'as un nouveau rire, moqueuse jolie nei, tu sais comment attiser le feu chez les gens. ça, c'ton problème si t'as pas assez d'gueule pour aller lui rappeler. parc'que toi, si c'était l'cas, ça s'rait fait. on n'doit pas d'argent à un di vaio, les di vaio n'font pas crédits de leurs services. il s'éloigne, probablement pour récupérer ses affaires tandis que tu t'apprêtes à rejoindre la jolie deux-roues qui n'attend qu'tes mains pour soigner ses maux. mais encore une fois, il a les mots qui stoppent tout net, les mots qui t'montent à la tête, qui t'font bouillonner, alors qu'il est à ton niveau. tu sais quoi ? j'en ai rien à branler de ta crise existentielle de gamine à qui on a toujours tout donner. retourne dans les jupes de tes parents et me fais pas chier. crise existentielle, il viserait presque juste, mais t'admettras jamais ça, t'admettras jamais que t'es complètement perdue, qu'tu sais plus où t'en es, vas t'faire foutre, maël. tu pestifères, tu luttes, tu montes dans les tours, parc'que tu t'sens te perdre un instant et force est d'constater qu'lui aussi, qu'il en joue, qu'il t'claque là, contre l'mur. alors quoi ? tu vas m'dire que j'sais pas de quoi je parle ? tu hoches la tête, t'as l'impression d'te retrouver l'soir où ton père t'en a mis une, l'soir où il t'a dit à quel point tu l'décevais, douce nei se perd momentanément, douce nei se reprend. j'vais surtout te d'mander de quoi tu t'mêles, sombre connard. l'venin qui émane d'toi, tu luttes coûte que coûte. il s'rapproche de toi, tu fronces les sourcils en ancrant tes prunelles dans les siennes. mais tu l'as dis toi-même, on fait pas ce qu'on veut dans la vie. tes yeux jonglent entre les siens, ses lèvres, ses yeux, ses lèvres, pendant d'longues secondes, t'ignores même ses paroles. si t'étais moins chiante, on aurait pu passer l'temps ensemble, qui sait. ses mains, contre l'mur, si proches et si loin à la fois. oh et pis merde, maël. qu'tu souffles, j'te déteste, dans un dernier murmure, jolie princesse, bien rare est-il que tu lâches prise mais ici en est la preuve lorsque ta bouche vient attraper la sienne, désir enfoui. et pourtant bordel, tout c'que tu veux, là, c'est ses mains sur toi.  

ça t'amuses de la chercher, neiva. parce qu'elle s'énerve bien trop rapidement. elle essaye de jouer dans la cours des grands, mais tu la connais, sa famille. t'en as beaucoup entendu parler. c'est juste une gamine à papa qui veut faire la grande, mais elle a pas le courage de dire merde une bonne fois pour toute et de se barrer réellement. c'est juste une enfant qui se prend pour une adulte. rien d'plus. bravo félicitations, très bon humour, tu devrais penser à t'reconvertir dans l'art d'être un guignol, ça s'rait pas difficile pour toi d'interpréter c'rôle-là. tu arques un sourcil et te retiens de justesse de lui offrir un magnifique doigt d'honneur. et tu te retiens d'exploser de rire à sa réaction alors que tu attrapes son bras. manquerait pu qu'ça ! tu retiens un soupir et secoues la tête, la laissant parler. bordel, mais elle s'arrête jamais ? elle peut pas juste fermer sa gueule et te laisser te barrer pour rentrer chez toi ? t'as des trucs plus intéressants à foutre que de lui causer. vas t'faire foutre, maël. tu arques un sourcil, une nouvelle fois moqueur. c'est con, c'est exactement ce que je comptais faire ce soir. tu souffles, l'accolant contre le mur alors que tu lis sa faiblesse dans son regard. j'vais surtout te d'mander de quoi tu t'mêles, sombre connard. si tu me faisais pas chier constamment, p'être que je le ferais pas non plus. tu souffles en posant tes mains de part et d'autre de sa tête. et tu ne manques pas son regard, qui vogue de tes yeux à tes lèvres. t'es pas totalement idiot, non plus. oh et pis merde, maël. j'te déteste. tu souffles alors que tu réponds à son baiser avec à peine plus de retenue qu'elle, tes mains agrippant ses cuisses pour la plaquer un peu plus contre le mur, appuyant ton corps contre le sien pour ne pas te ruiner le dos non plus. tes mains glissent sur ses fesses, alors que tu viens glisser tes lèvres dans son cou, reprenant ton souffle contre sa peau. dieu que tu en avais envie depuis longtemps. mais pour rien au monde, tu ne l'avouerais. et surtout pas devant elle. t'en as p'être rapidement parlé avec ton frère, mais t'es persuadé d'avoir jamais évoqué de prénom. ça m'va si tu m'détestes. tu souffles contre sa peau, la maintenant toujours contre le mur, ton regard accrochant le sien.

la cour des grands, c'est bien l'truc que t'as toujours à cherché à fuir, l'truc dans lequel on t'a balancée bien trop jeune, bien trop tôt. la cour des grands, c'est marche ou crève, nage ou noies-toi. et toi, faut croire que tu t'y noies un peu plus chaque jour. éternelle petite fille perdue, éternelle petite fille frêle bien malgré elle. t'es coincée, perdue entre deux mondes. t'as l'cul entre deux chaises, t'as pas les tripes d'dire merde à tous ces principes à la con et d'dégager. éternelle indécise. on t'a pas appris à prendre les bonnes décisions, on les a toujours prises à ta place. tu l'vois arquer un sourcil, et t'es fière quelque part, parc'que t'as conscience qu'ça lui a pas plu. touché. t'es pas d'ceux qui s'taisent, trop grande gueule pour ça, jolie neiva. certainement l'sang italien qui coule dans tes veines qui t'rend aussi hargneuse, t'en sais rien. c'est con, c'est exactement ce que je comptais faire ce soir. qu'il a soufflé alors qu'il t'menait contre l'mur. j'ai pas besoin d'être au courant d'ta vie sexuelle. ça, c'est clair. c'est la dernière chose qu'tu voudrais savoir l'concernant. si tu me faisais pas chier constamment, p'être que je le ferais pas non plus. grand sourire sur tes lèvres qui s'étire. oops, il semblerait que je sois venue au monde pour ça. clin d'oeil qui s'en suit d'ton moment d'absence, du moment où il t'perturbe totalement. parc'que dans les minutes qui suivent, tes lèvres sont sur les siennes, élan d'folie, élan d'fougue sans doute auquel il répond présent, ses mains viennent agripper tes cuisses, vos corps appuyés l'un contre l'autre, l'brasier en toi, tes doigts s'baladent dans un premier temps par dessus les trop nombreuses couches de tissus qui recouvrent l'torse de maël, sa bouche qui glisse vers ton cou, qui t'fait frissonner mais bordel, jamais tu n'le diras, qu't'attends qu'ça. jamais tu n'le diras à quel point ses lèvres sur ta peau, là, maintenant, réveillent bien des choses. ça m'va si tu m'détestes. pour la première fois, tu lui décroches un sourire franc sans aucune arrière pensée, sans aucun pic qui n'vienne derrière, alors que vos regards se croisent et n'se quittent pas jusqu'à tu viennes à ton tour torturer son cou, sa peau, là, l'long d'sa mâchoire. ça tombe bien, j'te laissais pas le choix sur ça, qu'tu murmures doucement entre deux baisers au creux d'son cou brûlant, en lui lançant un regard amusé.  

neiva tu sais très bien qu'elle veut juste faire semblant, qu'au fond c'est juste une nana un peu paumée qui veut pas se l'avouer. tu l'sais très bien, t'étais pareil y'a pas si longtemps. tu retiens ton soupir et l'observe jouer aux grandes. encore une fois. et ça t'agaces. beaucoup. j'ai pas besoin d'être au courant d'ta vie sexuelle. tu lèves les yeux au ciel, emprisonnant son corps entre le tien et le mur. oops, il semblerait que je sois venue au monde pour ça. dieu que t'as envie de la baffer. et de l'embrasser. elle te devance cependant, ses lèvres se retrouvant contre les tiennes, alors que tu viens la porter totalement contre le mur, tes mains sous ses cuisses puis sous ses fesses. tes lèvres vagabondant contre sa peau, la recouvrant de baisers brûlants, alors que tu peux sentir ses doigts glisser contre toi, malgré les couches de vêtements séparant sa peau de la tienne. tu relèves un peu la tête, observant son visage, son sourire qui semble sincère, comparé à ces derniers temps. tu fermes les yeux et tes doigts se crispent contre ses fesses alors que sa bouche se pose dans ton cou. ça tombe bien, j'te laissais pas le choix sur ça. son souffle te chatouilles. tu esquisses à ton tour un sourire et tourne un peu la tête pour aviser le bureau non loin de vous. tu glisses une main dans le dos de neiva pour la maintenir contre toi alors que tu te détaches du mur, la posant sur le bureau, envoyant valser les affaires qui s'y trouvent sans trop de scrupule. tu reviens l'embrasser, les lèvres brûlantes, avant de te redresser pour retirer hâtivement ton pull et ton t-shirt, plongeant ton regard dans le sien, venant te glisser entre ses jambes, tes mains se posant sur ses hanches.

faire semblant, jouer un rôle. t'en as l'habitude, c'est ton quotidien. afficher un faux sourire, faire comme si tout allait bien. on t'a éduquée ainsi, à faire la tête d'affiche point barre. pis faut dire qu'tu t'es prise au jeu, c'est marrant, à force, d'emmerder les gens comme maël et les voir exploser. c'est marrant d's'en prendre aux autres pour oublier ses propres maux. mais c'soir, là, maintenant, pour l'heure, l'envie d'vous assommer mutuellement, d'vous cogner dessus disparait. elle s'en va, elle laisse place à un désir trop refoulé, que t'as jamais accepté d'ressentir, d'laisser prendre place. pourtant, c'soir, c'est les lèvres d'maël sur les tiennes qui glissent sur chaque parcelle d'ta peau visible, vos corps qui s'appellent, les rôles s'inversent alors qu'tu tortures à ton tour le cou du français, un fin sourire collé au visage. tu sens ses mains s'crisper contre tes fesses, tu retiens un frisson alors qu'tu pousses l'vice en mordillant un instant sa peau porcelaine. puis ça s'enchaine vite, tu l'sens t'entrainer et tu t'laisses faire, pour une fois, alors qu'il dégage tout c'qui s'trouve sur le bureau où il t'dépose l'instant suivant. ses lèvres reprennent les tiennes d'assaut, s'éloignent bien trop vite selon toi mais pour la bonne cause. tu finis par envoyer valser également ton pull bourré d'tâches de cambouis, t'retrouvant là, en soutif, d'vant lui mais pas complexée pour un sou, vos prunelles s'accrochent, ses mains sur tes hanches, les tiennes aventureuses viennent parcourir son torse au même d'titre que tes lippes s'attardent sur sa clavicule, joueuse.

vos corps se cherchent depuis trop longtemps et se trouvent enfin. une barrière se brise en toi et tu ne peux que répondre à ses lèvres contre les tiennes et céder face à la tension qui t'habites depuis bien trop de temps maintenant. tu la maintiens entre le mur et toi, tes lèvres contre sa peau, les siennes prenant le relais et les frissons le long de ta colonne vertébrale. puis tu vires ce qui encombre le bureau, tu la déposes dessus et ne perds pas de temps pour retirer ton haut, te retrouvant bien rapidement torse-nu, l'air frais fouettant ta peau diaphane. elle fait de même, dévoilant sa lingerie. tu te mords l'intérieur de la joue et reviens entre ses cuisses, tes doigts sur ses hanches, tes lèvres à la rencontre des siennes alors que ses doigts glissent contre ton torse, que sa bouche se pose contre ta clavicule. tu te pinces les lèvres, alors que tes doigts glissent contre sa peau, dans son dos, jusqu'à la débarrasser de son soutien-gorge que tu laisses tomber avec le reste de vos vêtements. tu te baisses un peu pour capturer ses lèvres encore et encore, ne t'en lassant pas, d'aucune manière que ce soit. tu laisses tes doigts glisser le long de sa peau et se saisir de sa poitrine, la poussant à s'allonger contre le bois, te penchant sur son corps pour remplacer tes doigts par tes lèvres, embrassant la naissance de sa poitrine avec délicatesse avant d'y goûter totalement, tes mains contre son ventre.

les barrières qui s'brisent, explosent en morceaux à mesure qu'vous envoyez tout balader, à mesure que chaque parcelle de peau se découvre, chaque vêtement se retrouvera éparpillé au sol. c'putain de bureau que t'as tant haït n't'as jamais semblé autant utile, alors qu'lui retire pull et t-shirt pour s'retrouver torse-nu et qu'à ton tour, tu retires le pull dont t'étais vêtue, ses doigts sur tes hanches, ça t'arrache un nouveau frisson tandis qu'tes lèvres sont sur son corps, que tes mains s'aventurent bien bas mais tes gestes sont bien vite stoppés par ses baisers brûlants sur ta bouche, ses doigts le long de ton dos qui viennent dégraffer ton soutien-gorge et l'envoyer dans un coin d'la salle, ils poursuivent leur chemin, ça a un effet d'dingue sur toi, tes yeux embrasés qui n'ont d'cesse d'clamer à quel point tu l'désires, là, quand sa bouche saisit la tienne, qu'ses mains découvrent ta poitrine, il t'pousse à t'allonger et t'y mets pas vraiment d'résistance pour une fois, ses doigts glissent sur ton ventre et remplacés par ses lèvres, là, sur ta poitrine et putain c'que tu t'laisses aller, douc'ment, dévoilant quelque part nei la fragile, nei, princesse déchue si frêle. une de tes mains dans sa nuque descend le long du haut d'sa colonne vertébrale. vient l'moment où toutefois, tu reprends un peu du contrôle, tu inverses les rôles, frissonnante de parts et d'autres, tes mains reprennent leur assaut, descendant, s'rapprochant de cette zone charnelle, une de tes mains déboutonnant aisément son jean.

tu as l'impression que chaque geste est naturel et pourtant, tant voulu, tant désiré. tu te doutes que dans son esprit, c'est tout autant la pagaille que dans le tien, parce que toi, putain que tu l'as désirée, neiva. tu ne l'admettrais pour rien au monde, mais t'as cette putain de tension qui t'as contrôlé à partir du moment ou t'es entré dans c'garage pour la première fois. et c'est p'être pas pour rien que t'as cherché à t'faire embaucher ici. tu la débarrasses rapidement de son sous-vêtement, l'allongeant sur le bureau, laissant tes lèvres explorer sa peau brûlante, se délecter de son goût et de sa fraîcheur - merci l'hiver qui arrive. toi t'arrives pas à savoir si ses mains sont brûlantes ou glaciales et t'adores ça. elles glissent dans ta nuque et le long de ta colonne vertébrale. torture bien trop agréable, alors que tu te redresses pour laisser ses doigts s'aventurer un peu plus bas contre ton ventre, arrivant jusqu'à ton jean bien trop usé que t'as pas peur de trouer au boulot. tu te pinces les lèvres et la laisses le déboutonner facilement, avant de t'en débarrasser un peu maladroitement, ton boxer ne cachant plus grand chose de ton envie d'elle. tu plonges ton regard dans le sien, tes doigts agrippent le rebord de son jean et glissent jusqu'au bouton que tu fais sauter à ton tour, tirant le tissu le long de ses jambes. tes mains remontent à l'intérieur de ses cuisses sans aucune pudeur alors que tu effleures le tissu de sa petite culotte, jouant sans doute avec le feu. tu agrippes ses hanches pour la tirer un peu vers toi, la faisant glisser contre le bois, son corps brûlant contre le tien.

oh oui, sacré bordel dans ton esprit dont tu tentes d'faire abstraction y'a du brouillard, ta conscience danse la macarena parc'que enfin cette tension perpétuelle sera sûrement évacuée ou p't'être qu'elle s'renouvelera, qu'tu deviendras accro. mais nei, t'es pas d'ceux qui s'attachent, on t'a pas appris à faire dans l'sentimental. mais bordel, on va pas s'mentir qu'il t'a tapé dans l'oeil, l'blond, qu't'en crevais d'envie que d'finir au creux de ses bras, poupée frêle et abandonnée à ses bras, à ses lèvres, son corps. abandonnée à lui. ses lèvres sur ta peau, c'est la plus grande des tortures, son corps qui frôle le tien est une torture. tes mains qui descendent, qui déboutonnent son jean qu'il retire lui-même, tes lèvres rattrapent momentanément les siennes alors qu'une d'tes mains vient frôler le dernier tissu qui l'sépare du chemin du bonheur, pis sans timidité aucune, elle vient dépasser encore une nouvelle barrière que celle du boxer du français, venant l'titiller, là, alors qu'tes lèvres n'décrochent pas des siennes, qu'ta main effectue des mouvements. c'est ton jean qui est le prochain à dégager, ses doigts l'long de tes cuisses, à l'intérieur de tes cuisses, qui remontent alors qu'il t'effleure, qu'ton corps lui sommerait presque d'réagir, maintenant. il t'tire à lui, vos corps brûlants l'un contre l'autre t'fait crever d'envie, alors qu'ta main a pas cessé ses actions. fais-moi l'amour, maël, ou peu importe mais bordel.. ça t'échappe dans un murmure, t'es là, t'y tiens pu, tu l'veux, putain de merde.

une partie de toi souffle que tu ne devrais pas, que c'est une mauvaise idée, que cette tension va revenir entre vous et qu'elle va s'installer deux fois plus puissantes qu'avant. encore et encore jusqu'à ce que vous craquiez à de nombreuses reprises. et c'est comme ça que des putains de sentiments se mêlent à la partie et que tu perds ensuite. c'est pas pour toi les sentiments, plus depuis qu'on t'a laissé tomber comme une merde, que tu t'es rendu compte que ton père te manipulait et que ta mère n'a jamais été capable de faire quelque chose pour ton bien, hormis te couver et te couvrir de cadeaux à la con. sentiments de merde, ils ne servent à rien, au fond. et t'en as pas besoin. tes mains courent sur le corps de neiva et terminent de la déshabiller, la laissant en petite culotte face à toi, alors que ses doigts glissent dans ton boxer et que t'étouffes un petit gémissement de surprise. tes lèvres s'accrochent aux siennes, tes mains glissent contre sa peau, terminent de retirer son jean, alors que tu viens taquiner l'intérieur de ses cuisses. les mouvements de la main de neiva manquent de te rendre fou. fais-moi l'amour, maël, ou peu importe mais bordel.. ses paroles sont définitivement de trop. minute papillon. tu souffles, tu te redresses un peu et chasse sa main de ton boxer pour pouvoir le retirer. tu t'éloignes à peine pour choper ton porte-feuille dans la poche arrière de ton jean et pour y récupérer une capote. t'es du genre prévisible, en général. tu reviens entre les jambes de neiva, retirant sa culotte par la même occasion. tes doigts glissent entre ses cuisses, et tu viens la titiller à ton tour, observant son corps se tendre doucement, alors que tu sais très bien ce qu'elle veut. mais, honnêtement, l'entendre le demander une seconde fois s'annonce particulièrement agréable.

faut croire que toute partie capable d'raisonner en toi s'est fait la malle, qu'même la p'tite voix t'encourage, alors qu't'es presque persuadée que cette pute de conscience sera la première à t'hurler dans les oreilles qu'c'était mal d'faire ça, une fois qu'tout sera passé. neiva, tu veux pas d'sentiment, tu veux pas sentir ton coeur s'accélérer pour un prénom. tu veux pas être amoureuse, tomber amoureuse. parc'que tomber rime à une chute, une chute que tu feras tout pour éviter. papa, il t'a toujours dit qu'il fallait pas faire dans les sentiments, qu't'étais trop sensible, il a façonné ta personne de toutes pièces comme tu façonnes les tas d'ferailles ambulants qu'sont ces putains de véhicules dans ce garage. s'attacher rime à s'blesser, ça pique, ça brûle, non, tu veux pas d'ça. ton corps qui répond aux mains de maël qui le parcourent, tes doigts dans son boxer. ça s'enchaine vite, tu l'sens surpris et toi, ça t'fait sourire. ses mains, l'bout d'ses doigts à l'intérieur d'tes cuisses ont l'don d'te rendre dingue, d'te faire perdre définitivement la raison. minute papillon. de nouveau un regard interrogateur de ta part, alors qu'il retire ta main puis son boxer, qu'il s'éloigne pour revenir avec un petit emballage carré dont tu devines aisément le contenu. le dernier tissu te couvrant disparait à son tour, et ses doigts viennent te torturer, tu t'mords la lèvre, oh putain. douce nei, ta fierté se fait la malle, elle dégage en courant, loin alors qu'tu viens attraper ses lèvres, avant d'murmurer une nouvelle fois : faut-il vraiment que je répète que j'te veux, là, maintenant ? fin sourire mi-aguicheur, mi-amusé.

c'est pas une bonne idée, tu ne devrais pas, tu l'sais, tu l'sais très bien. tu devrais t'rhabiller et te barrer. mais tu peux pas. t'en as pas la force, ni le courage. tu reviens embrasser neiva, savourant le goût de ses lèvres, savourant la chaleur de son corps émanant contre le tien, ses mains qui glissent dans ton boxer pour te caresser. et tout s’enchaîne bien trop rapidement, vos corps dénudés l'un contre l'autre, tes doigts qui viennent la taquiner à son tour. ta peau te brûle. littéralement. faut-il vraiment que je répète que j'te veux, là, maintenant ? tu esquisses un petit sourire contre ses lèvres, te redressant pour déballer le préservatif et l'enfiler, avant d'attraper ses hanches et de te glisser en elle, tes doigts serrant ses cuisses, alors que rapidement, ta peau claque contre la sienne. t'es pas doux, mais t'as déjà été plus violent que ça. tes doigts viennent agripper sa nuque et tu reviens l'embrasser passionnément.

l'provoquer était p't'être pas une bonne idée, ça aurait pas mené à tout ça. parc'qu'après tout, nei, qu'est-c'qui s'passera, après ? c'est vrai, qu'est-c'qu'il va s'passer ? c'est dingue d'agir sans réfléchir, t'aurais pas dû l'provoquer, peut-être que t'aurais dû l'laisser partir, qu'importe, sa bouche sur la tienne dont tu profites chaque seconde, parc'que t'es bien, là neiva, peau contre peau, chaleur insoutenable, ton corps en ébullition, probablement au même titre que le sien tandis qu'ses doigts viennent t'torturer un peu plus, qu'tu lui sommes littéralement qu'tu l'veux sur l'champ, là, maintenant, qu't'as pas envie d'te répéter. et tu l'sens sourire, ce con avec qui tu n'fais plus qu'un quelques instants plus tard, alors qu'tu retiens un ou plusieurs gémissements, ses doigts dans ta nuque, les tiens dans son dos et vos bouches s'unissent une nouvelle fois, entre plusieurs soupirs de ta part.

cette soirée n'aurait pas dû se terminer de cette manière. tu ne le sais que trop bien, mais maintenant, c'est trop tard. tes mains contre son corps brûlant, vos peaux qui glissent l'une contre l'autre et la chaleur qui vous envahit lentement, ta peau claque contre la sienne et t'as plus rien à foutre de ce qu'il se passe dehors, à l'autre bout du pays, chez toi. tu t'en fiches. y'a que ce moment qui compte, alors que le plaisir finit par être de trop et que tu mènes neiva au bord du gouffre. tomber n'est que plus délicieux après tant de temps à se chercher.
tu termines par te retirer, jetant la capote à la poubelle et replaçant tes cheveux sur ton crâne. tu restes silencieux un moment, offrant un dernier baiser à la jeune femme avant d'enfiler ton boxer et ton pantalon, lui tendant ses affaires. j'aime bien les fins de journées comme ça. tu souffles, un petit sourire sur le coin des lèvres. tu récupères ton t-shirt et ton pull que tu enfiles rapidement. tu te pinces légèrement l'arête du nez avant de récupérer tes affaires. j'pense qu'on peut fermer maintenant. tu ajoutes en te tournant vers neiva.

rien n'se passe jamais comme prévu, t'as rapidement fini par le comprendre, neiva, du haut de tes vingt-deux années vécues. cette soirée en est la preuve, alors qu'vous vous laissez aller l'un contre l'autre, et pour l'instant, c'est votre corps à corps qui s'trouve être l'monopole de ton cerveau, d'toi toute entière. et bordel qu'il finit par t'emmener loin, maël, au creux d'ses bras, alors même qu'tu t'y attends pas, après un moment d'plaisir tellement fort. tout s'termine et il s'retire au même titre qu'tu le laisses t'embrasser une dernière fois. il commence à s'rhabiller, te tend même tes fringues et tu mets pas longtemps à t'rhabiller, jolie princesse. j'aime bien les fins de journées comme ça. sourire amusé sur tes lèvres, tu hausses les épaules. j'vois absolument pas de quoi tu veux parler, qu'tu répliques sur un ton purement ironique, tu t'redresses en même temps qu'il te dit : j'pense qu'on peut fermer maintenant. t'approuves d'un signe de tête, après tout, l'vieux dawkins n'en saura rien. une main dans tes cheveux, tu lui jettes un dernier regard malicieux, parc'que demain, tout sera redevenu comme tous les jours, en allant récupérer ta veste en guise d'toute réponse.