get a drink. [ROSEN]

Les mains enfoncées dans les poches de sa vieille veste en cuir, Soren jette un regard rapide autour de lui avant de refiler l'argent au dealer, récupérant la marchandise, un sachet de coke pour sa soirée. Inspirant longuement, le brun se frotte les yeux avant d'enfourner le petit sachet dans la poche cachée de sa veste. Puis, rapidement, la démarche incertaine, il prend la direction de son petit logement. Il s'est prit une sacrée gamelle, aujourd'hui, en course. Trois tonneaux pour sa voiture, et une cuisante défaite, lui qui s'en sortait plutôt bien jusque là. Soupirant longuement, il passe une main dans ses cheveux désordonnés, le Soren, le cœur aussi lourd qu'une pierre. Pourquoi est-ce que la douleur ne disparaît pas ? Pourquoi elle est toujours constante ? C'est intenable. Une fois la porte de son appartement passée, il se prépare deux rails, les enfilant aussi vite que possible avant de se laisser choir sur son canapé. Le temps que la poudre magique fasse effet, et il sent déjà son cœur s'alléger, ses muscles se détendre. Ah, bon sang. C'est malheureux d'en arriver là, quand même. Pourquoi est-ce qu'il n'est pas simplement mort un peu plus tôt dans la journée ? Faut croire qu'il est solide.

Soren finit par se redresser, allant prendre une douche rapide, observant les marbrures violacées sur son corps. Il ne s'est quand même pas loupé. Soupirant longuement, le brun enfile un tee-shirt noir, et un pantalon un poil plus clair avant de remettre ses chaussures. Des vêtements propres, il se coiffe, range sa came et en profite pour ramasser un peu ce qui traîne dans son petit chez-lui. Ca ne lui prend que quelques minutes. Il ne prend pas la peine d'enfiler un repas, en sautant bien souvent ces derniers mois. Se mordant la lèvre inférieure, il attrape sa veste avant de sortir, rejoignant le bar à quelques mètres d'ici. Ca lui évitera de passer sa soirée seul, et de laisser son esprit divaguer, peut-être entre les mains de quelqu'un. Au moins, il ne passerait pas sa soirée seul. Attablé au bar, le brun demande un whisky, boisson favorite pour détruire un peu plus son cerveau et le reste de son corps. Trop lâche pour mettre fin à ses jours lui même, il attend que la mort vienne le faucher, visiblement pas pressée.

Get

a drink

Rosalie ✧ Soren

La journée avait été fort longue, nous essayions toujours de démanteler ce groupe de conducteur abusif de voitures. Ils s'amusaient à faire des courses illégales en ville, ce qui était énormément dangereux pour eux mais également pour les gens alentour. Malheureusement, nous n'arrivions jamais réellement à savoir quand et où ils prévoyaient de le faire. Par conséquent nous étions comme des gros cons faisant chou blanc à chaque fois. J'étais dépitée encore plus depuis que j'avais reconnu un beau brun qui avait suivis les réunions de groupe pour la perte d'un enfant, bien sûr moi seule l'avait remarqué et reconnu. Par conséquent j'essayais de l'approcher pour avoir quelques infos sans qu'il s'en doute forcément, mais j'ignore si je suis douée dans ce domaine. Ses prunelles bleues m'avaient de suite hypnotisées, tout comme la douleur qui émanait de lui me rendant encore plus triste sans que je ne sache réellement pourquoi. Franchement j'avais assez de problème à gérer ma perte pour me soucier de la sienne et de ses conneries. Cependant je devais arrêter ces courses clandestines quitte à le foutre en taule après tout il n'avait qu'à pas jouer le con avec ce groupe. Ce soir là j'envisageais une bonne couette duveteuse sur le canapé à bouffer n'importe quoi devant une série, mais mes collègues voyant ma tête de déterrée quémandèrent pour que je les suivent dans un bar. Ce n'était pas le genre de lieux que j'affectionnais, tout simplement parce que je pouvais aisément me bourrer la gueule quand mon moral était au plus bas. Cela me permettais notamment de pouvoir dormir en paix tellement j'étais arrachée, ainsi les cauchemars me fichaient la paix. Je sais que cela n'était pas la solution, mais c'est la seule que j'avais sous la main quand le manque de boulot se faisait sentir.

Je finis alors pas dire oui au grand damne de mon foie qui allait sûrement me lâcher un de ses jours bien que je ne prenne pas de cuite tout le temps. Par ailleurs, il vaudrait mieux que je me tienne à carreaux pour ce soir si je ne voulais pas être jugée par mes collègues. Aucuns ne connaissaient mes déboires, je ne parlais pas de ma vie privée évitant au mieux la pitié dans le regard des gens. J'étais rentrée chez moi afin de prendre une douche et de grignoter un peu avant de les rejoindre pour vingt-et-une heure là bas. Mon coeur se serrait dès que je pénétrais dans cette demeure sans vie, complètement dans le noir. J'allumais puis allais de suite me foutre sous l'eau chaude laissant mes larmes couler pour une soirée de plus. Et dire que mon satané psy disait que la douleur s'atténuerait et finirait par disparaître avec le temps, quel con ! Ca se voit qu'il n'a jamais perdu personne lui ! Le tour béant qui avait élu domicile dans ma poitrine ne semblait pas avoir envie de se refermer de sitôt. Je finis par mettre une serviette autour de ma taille, allant en direction de ma chambre pour y choisir des vêtements. J'optais pour un jean ainsi qu'un pull col en V clair. J'observais la pendule il était vingt heures trente, j'avais le temps d'avaler un truc avant de débarquer sur les lieux. L'heure du rendez-vous était arrivée bien trop vite à mon goût, je pris mes clefs de voiture, verrouillais mon appartement puis partis pour aller "m'éclater" youpi...

Je ne mis pas longtemps à atteindre mon but, je me garais puis descendis de ma voiture, je pouvais entendre la musique assourdissante du dehors. Je soupirais un grand coup puis entrais à la recherche de mes collègues. Ils étaient attroupés au bar complètement hilare, je me demandais bien pourquoi. « Ce sera une tequila pour moi ! » dis-je à l'encontre du barman qui venait déjà vers moi. Je n'avais pas encore vu le beau brun qui était non loin. Trop occupée à me sentir un peu à l'étroit ce soir dans mon frêle corps. Je bus une gorgée de ma boisson une fois que celle-ci fut arrivée, en me tournant je le vis là prostré dans son coin... Devais-je ou non allez le voir ? De toute manière il ne craignais rien avec moi, tout ce que je souhaitais c'était des informations sur ce groupe de fauteurs de trouble. Et puis je ne sais même pas s'il sait que je sais ce qu'il fait en dehors de sa petite vie. En même temps j'espérais pouvoir le sortir de là, d'ailleurs j'ignorais totalement ce qui me poussais à vouloir agir de la sorte... On ne se connaissait même pas. « Tient bonsoir ! » dis-je non loin de lui.

Starseed

Le bar est calme, ce soir-là. Pas trop de monte, en même temps pour l'heure, ça l'aurait étonné de voir cet endroit être bondé. Et puis, le bar était généralement assez calme et c'était sûrement pour cela que Soren aimait y passer autant de temps. Pas trop de flics qui y passent, et de jolies rencontres à faire pour se soulager, comme ça lui est arrivé dans la semaine. Ou celle d'avant, allez savoir. Il ne va pas non plus marquer d'une croix les jours où il a pu coucher avec quelqu'un, homme ou femme, il n'est pas vraiment regardant. Son whisky ne fait pas long feu entre ses doigts, et Soren finit par en demander un deuxième. Il repense à la course qui a eut lieu un peu plus tôt, à ses deux sorties de route où sa bagnole à finit dans un sale état après les trois tonneaux. Il n'a pas gagné, et il a encore la défaite amère, le brun. C'est qu'il n'aime pas vraiment perdre, surtout quand il y a de l'argent en jeu. Maintenant il est bon pour retaper sa bagnole et remonter en piste pour la prochaine course, en espérant cette fois être quand même plus chanceux, sinon, ce serait bien malheureux. Deux défaites à la suite, et il est bon pour être rayé des pistes de courses illégales. Ce qui serait mieux pour son casier, mais pas pour ses journées où il ne sait pas vraiment quoi faire pour s'occuper.

Sifflant son deuxième verre, le brun observe d'un air mauvais un groupe de personnes qui viennent d'entrer dans le bar, dont une blonde qui lui rappelle vaguement quelque chose. Mais rien ne lui vient sur l'instant, alors il se contente de la fixer, la détaillant de haut en bas comme un bout de viande, quelque chose d'intéressant. Quelque chose avec qui il finirait sa nuit, si elle le veut bien. Et puis, soudainement, il se rappelle d'elle. Elle était présente au groupe de soutient, quand il s'y rendait encore quelques années plus tôt. Se mordant la lèvre inférieure, Soren fait signe au serveur de lui ramener un nouveau verre, alors que la blonde s'approche de lui. Penchant la tête sur le côté, Soren l'observe un peu mieux, détaillant ses forme, son visage si doux et joli, ses cheveux. Elle est bien habillée, sûrement en compagnie d'un de ces hommes qui ne cessent de la regarder. Est-ce qu'elle appartient à l'un d'eux ? Soren prend cela comme un défi, et il lui offre un sourire charmeur, lui désignant la place face à lui. « Bonsoir, Rose, c'est ça ? Tu veux t'asseoir ? » Il se redresse doucement, frottant sa nuque avant de se plonger dans ses si jolies émeraudes. Elle est vraiment très jolie, il ne l'avait jamais regardée ainsi. En même temps, il ne pensait pas à ça, à l'époque.

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